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تنسيقية ابناء شهداء الصحراء المغربية
7 janvier 2010

prisonniers marocains à Tindouf Il fallait bien

prisonniers

prisonniers marocains à Tindouf

Il fallait bien que le Parlement européen s'en mêle. C'est fait, et il était temps. La situation de nos prisonniers de guerre, détenus à Tindouf et ailleurs sur le territoire algérien, depuis bientôt trois décennies, méritait bien qu'une institution européenne aussi influente s'en préoccupe.
Une résolution a en effet été adoptée, le lundi 23 décembre 2002, par l'instance législative de l'UE. Le document qui a été présenté par l'association “Passeport pour la liberté" insiste sur l'aspect humanitaire de ce douloureux dossier, tout en invoquant la convention de Genève de 1949 qui prévoit la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers de guerre après un accord de cessez-le-feu. Convention que l'Algérie a ratifiée tout en maintenant en détention les militaires marocains, malgré l'accord de cessation des hostilités signé en septembre 1991.

Timidité

L'association à l'origine de cette initiative comprend dix-sept députés européens aussi illustres que le général Philippe Morillon, ancien commandant des forces de l'ONU en Bosnie; Michel Rocard, ancien Premier ministre français; Mario Suares, ex-président portugais; Emma Bonino, ex-commissaire européen; Thierry Jean Pierre, ainsi que Driss El Yazami, secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).
Un panel d'hommes connus pour leur engagement politique et pour leurs convictions humanitaires.
Parallèlement à cette démarche, une autre action, conduite par Richard Cazenave et Catherine Lalumière, députés français, est menée par la diplomatie française en direction du Conseil exécutif de l'UE. Sur proposition française, les ministres européens ont d'ores et déjà donné leur accord de principe pour une résolution demandant aux autorités d'Alger de mettre fin à une situation contraire au droit international et aux fondements même des droits humains. Un comité de rédaction a été constitué à cet effet.
D'autres ONG et organismes internationaux, à l'audience mondiale réelle, telle que la FIDH, l'alliance internationale des femmes (AIF) ou l'organisation mondiale contre la torture (OMCT) ont présenté à la 58ème session de la commission de l'ONU pour les droits de l'Homme, tenue à Genève du 18 mars au 26 avril 2002, des documents accablants pour les gouvernants d'Alger sur les conditions de détention des militaires marocains.
Au niveau européen et international, le stade de l'émotion et de l'indignation est donc dépassé au profit d'initiatives concrètes pour lever le calvaire qu'endurent nos militaires prisonniers et leurs familles.
Par contre, au plan national et surtout officiel, si le silence radio a été, certes, rompu, mais les échos et la référence à cette question dramatique, sont d'une timidité presque inaudible, sans autres formes de fermeté ou d'efficacité perceptibles.
Tout se passe encore comme si on avait honte de ces soldats tombés en captivité dans l'exercice de leur métier et pour une cause sacrée. Après avoir été au front, au péril de leurs vies et de leur liberté, ils sont devenus, au fil des ans, les oubliés du combat national pour la défense et le parachèvement de l'intégrité territoriale du pays.
Aujourd'hui, leurs familles crient haut et fort, à travers “l'association des fils de martyrs et disparus du Sahara marocain", qu'il est dans l'obligation de l'État marocain de tout mettre en œuvre pour la libération de ses soldats incarcérés en territoire algérien.
C'est la moindre des attitudes que devrait afficher un État, face à un dossier qui constitue une gifle permanente et une atteinte intolérable à l'honneur national.
Ces familles, précisément, parlons-en. Elles attendent depuis vingt-sept ans, le retour des 1261 prisonniers les plus anciens du monde moderne et de toute l'histoire des conflits mondiaux.

Gifle

Ce sont des femmes qui avaient entre 20 et 25 ans et des enfants qui étaient en bas âge, lorsque leurs chefs de familles sont tombés en captivité. Ces épouses sont d'accord sur une chose: elles savaient à quoi s'en tenir quand elles ont convolé avec des conjoints pratiquant un métier à haut risque. Elles sont fières du courage et du sacrifice de leurs maris.
Quand elles avaient retrouvé la parole, après un silence imposé pendant vingt-trois ans, elles affirmaient n'avoir ni ressentiment, ni rancune quant à leur malheureuse infortune. Aujourd'hui, elles sont en proie au désespoir et à la lassitude, face à une attente interminable et à l'amoncellement infini de problèmes au jour le jour, à l'année et à la décennie.
Ces familles ne sont même pas quitte avec leur propre administration, celle de la Défense. La plus petite démarche administrative devient un vrai parcours du combattant.
Depuis leur capture, les reclus de Tindouf n'ont eu droit à aucun avancement en grade, alors qu'il aurait fallu qu'ils soient promouvables, ne serait-ce que par ancienneté, comme c'est le cas dans toutes les armées du monde. Conséquence de cette “omission" incompréhensible, les familles perçoivent des soldes dérisoires.
C'est à peine si leurs salaires ont connu une très faible actualisation. En plus des avantages, plutôt substantiels, qui ont sauté. Avantages qui pouvaient rendre attractif l'engagement dans l'armée.
C'est surtout l'éducation et l'instruction des enfants qui ont été la grande bataille de la vie de ces femmes esseulées, veuves du vivant de leurs maris.
C'est ce combat-là qui a mobilisé toute leur énergie, mais aussi la rubrique de dépense qui a exigé le plus de sacrifice matériel. Ces enfants sont aujourd'hui de grands jeunes hommes et de grandes jeunes filles, parfois eux-mêmes pères et mères de familles. Il faudra un jour leur expliquer. Ce ne sont pas seulement les glorieux geôliers algériens qui leur devront une explication, mais aussi leurs compatriotes.

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